Kodak, le pionnier de l’histoire de la photographie a déposé son bilan ce jeudi 19 janvier 2012 et a annoncé avoir reçu une ligne de crédit de 950 millions de dollars sur 18 mois de la banque Citigroup. Créé en 1880, la société au logo rouge et jaune a régné sur le monde des appareils photo jusque dans les années 1990, avant d’être en proie à des difficultés financières depuis le passage au numérique. Kodak, ancien géant du film argentique, serait donc en faillite et s’apprête à tirer sa révérence
Le pionnier de la pellicule photographique
Kodak, avait annoncé, ce jeudi 19 janvier 2012, qu’il s’était placé sous la protection du chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites devant un tribunal de New York. Cette protection leur a permis de geler leurs dettes. Ce statut juridique américain permet de continuer toute activité tout en modulant les créances, sous contrôle du tribunal. La nouvelle était attendue mais elle devrait toucher tous les passionnés de photo argentique, dont Kodak était le symbole.
La firme était pionnière en matière de pellicule photographique et a exercé pendant de nombreuses décennies un quasi monopole sur ce marché, déposant au passage des centaines de brevets. Au moment de son âge d’or vers la fin des années 70, elle employait 128 000 salariés dont 8 700 en France. Ils sont aujourd’hui moins de 30 000. Entre temps, des usines ont fermé ou ont été détruites comme à Chalon sur Saône et les plans sociaux se sont enchainés. Le siège basé à Rochester dans l’Etat de New York, qui a fait travailler jusqu’à 60 000 personnes, n’embauche à l’heure actuelle « que » 7 000 salariés.
Un passage au numérique mal négocié
La chute de Kodak a démarré dès les années 80. On lui reproche d’avoir raté le virage du numérique. A cette époque pourtant, la société avait commencé à produire des appareils numériques dont une caméra. Ces produits ne seront jamais commercialisés pour ne pas faire de l’ombre à ce qui avait fait le succès de la marque, l’argentique. Investir dans le numérique aurait très certainement conduit à fermer des laboratoires et supprimer des emplois, ce qui était alors inconcevable. Le numérique a finalement été repris par d’autres fabricants. Comme souvent dans le secteur de la haute technologie, il est plus facile pour les pionniers de s’installer confortablement sur le marché. Kodak ne rattrapera ainsi jamais le retard accumulé.